L’eau vive

Pour rester dans l’inspiration « Giono », une chanson que Guy Béart
L’eau vive
Guy Béart
Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive
Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent
Courez, courez vite si vous le pouvez
Jamais, jamais vous ne la rattraperez
Lorsque chantent les pipeaux, lorsque danse l’eau vive
Elle mene les troupeaux, au pays des olives
Venez, venez, mes chevreaux, mes agnelets
Dans le laurier, le thym et le serpolet
Un jour que, sous les roseaux, sommeillait mon eau vive
Vinrent les gars du hameau pour l’emmener captive
Fermez, fermez votre cage à double cle
Entre vos doigts, l’eau vive s’envolera
Comme les petits bateaux, emportes par l’eau vive
Dans ses yeux les jouvenceaux voguent à la derive
Voguez, voguez demain vous accosterez
L’eau vive n’est pas encore à marier
Pourtant un matin nouveau à l’aube, mon eau vive
Viendra battre son trousseau, aux cailloux de la rive
Pleurez, pleurez, si je demeure esseulé
Le ruisselet, au large, s’en est alle.

La mémoire et la mer

La mémoire et la mer
Léo Ferré
La marée, je l’ai dans le coeœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite soeœur, de mon enfance et de mon cygne
Un bateau, ça dépend comment
On l’arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j’en laisse
Je suis le fantôme jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts de sable de la terre
Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l’écume
Cette bave des chevaux ras
Au ras des rocs qui se consument
Ô l’ange des plaisirs perdus
Ô rumeurs d’une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu’un chagrin de ma solitude
Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le matin mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfare les cors
Pour le retour des camarades
Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j’allais, géométrisant,
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans des draps d’aube fine
Je voyais un vitrail de plus,
Et toi fille verte, mon spleen
Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tant
Qu’on dirait l’Espagne livide
Dieux de granit, ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s’immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu’on pressent
Quand on pressent l’entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Sur cette mer jamais étale
D’où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles
Cette rumeur qui vient de là
Sous l’arc copain où je m’aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l’anathème
Comme l’ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux
S’en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C’est fini, la mer, c’est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d’infini…
Quand la mer bergère m’appelle

Fils de Gérakina

Je n’ai pas trouvé de traduction de cette chanson de Vassilis Tsitsanis. Pour avoir une très mauvaise traduction qui donne tout de même l’essence du texte, Vous pouvez copier coller les paroles ci-dessous dans le traducteur de google. 

Της γερακίνας γιος

Γλυκερία

 

Ουτε στρώμα να πλαγιάσω
ούτε φώς για να διαβάσω
το γλυκό σου γράμμα ωχ μανούλα μου
Καλοκαίρι κι είναι κρύο
ένα μέτρο επί δύο
είναι το κελί μου ωχ μανούλα
Μα εγώ δεν ζώ γονατιστός
είμαι τις γερακίνας γιός
είμαι τις γερακίνας γιός
Τι κι αν μ’ανοιγουνε πληγές
εγώ αντέχω τις φωτιές
εγώ αντέχω τις φωτιές
Μάνα μη λυπάσαι μάνα μη με κλαίς
Ένα ρούχο ματωμένο
στρώνω για να ξαποσταίνω
στο υγρο τσιμέντο ωχ μανούλα μου
Στο κελί το διπλανό μου
φεραν κι άλλον αδερφό μου
πόσα θα τραβήξει ωχ μανούλα μου
Μα εγώ δεν ζώ γονατιστός
είμαι τις γερακίνας γιός
είμαι τις γερακίνας γιός
Τι κι αν μ’ανοιγουνε πληγές
εγώ αντέχω τις φωτιές
εγώ αντέχω τις φωτιές
Μάνα μη λυπάσαι μάνα μη με κλαίς

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