La Chanson de Tessa, musique de Maurice Jaubert sur un texte de Jean Giraudoux, a été créée pour la pièce Tessa, la nymphe au cœur fidèle (Giraudoux)
Chanson de Tessa
Si tu meurs, les oiseaux se tairont pour toujours. Si tu es froide, aucun soleil ne brûlera. Au matin la joie de l’aurore Ne lavera plus mes yeux. Tout autour de la tombe Les rosiers épanouis Laisseront pendre et flétrir leurs fleurs. La beauté mourra avec toi Mon seul amour. Si je meurs, les oiseaux ne se tairont qu’un jour, Si je meurs, pour une autre un jour tu m’oublieras. De nouveau la joie de vivre Alors lavera tes yeux Au matin tu verras La montagne illuminée Sur ma tombe t’offrir mille fleurs. La beauté revivra sans moi Mon seul amour !
Et je chantais cette romance En 1903 sans savoir Que mon amour à la semblance Du beau Phénix s’il meurt un soir Le matin voit sa renaissance.
Un soir de demi-brume à Londres Un voyou qui ressemblait à Mon amour vint à ma rencontre Et le regard qu’il me jeta Me fit baisser les yeux de honte
Je suivis ce mauvais garçon Qui sifflotait mains dans les poches Nous semblions entre les maisons Onde ouverte de la Mer Rouge Lui les Hébreux moi Pharaon
Oue tombent ces vagues de briques Si tu ne fus pas bien aimée Je suis le souverain d’Égypte Sa soeur-épouse son armée Si tu n’es pas l’amour unique
Au tournant d’une rue brûlant De tous les feux de ses façades Plaies du brouillard sanguinolent Où se lamentaient les façades Une femme lui ressemblant
C’était son regard d’inhumaine La cicatrice à son cou nu Sortit saoule d’une taverne Au moment où je reconnus La fausseté de l’amour même
Lorsqu’il fut de retour enfin Dans sa patrie le sage Ulysse Son vieux chien de lui se souvint Près d’un tapis de haute lisse Sa femme attendait qu’il revînt
L’époux royal de Sacontale Las de vaincre se réjouit Quand il la retrouva plus pâle D’attente et d’amour yeux pâlis Caressant sa gazelle mâle
J’ai pensé à ces rois heureux Lorsque le faux amour et celle Dont je suis encore amoureux Heurtant leurs ombres infidèles Me rendirent si malheureux
Regrets sur quoi l’enfer se fonde Qu’un ciel d’oubli s’ouvre à mes voeux Pour son baiser les rois du monde Seraient morts les pauvres fameux Pour elle eussent vendu leur ombre
J’ai hiverné dans mon passé Revienne le soleil de Pâques Pour chauffer un coeur plus glacé Que les quarante de Sébaste Moins que ma vie martyrisés
Mon beau navire ô ma mémoire Avons-nous assez navigué Dans une onde mauvaise à boire Avons-nous assez divagué De la belle aube au triste soir
Adieu faux amour confondu Avec la femme qui s’éloigne Avec celle que j’ai perdue L’année dernière en Allemagne Et que je ne reverrai plus
Voie lactée ô soeur lumineuse Des blancs ruisseaux de Chanaan Et des corps blancs des amoureuses Nageurs morts suivrons-nous d’ahan Ton cours vers d’autres nébuleuses
Je me souviens d’une autre année C’était l’aube d’un jour d’avril J’ai chanté ma joie bien-aimée Chanté l’amour à voix virile Au moment d’amour de l’année
Take this hammer, carry it to the captain Take this hammer, carry it to the captain Take this hammer, carry it to the captain Tell him I’m gone Tell him I’m gone
If he asks you was I runnin’ If he asks you was I runnin’ If he asks you was I runnin’ Tell him I was flyin’ Tell him I was flyin’
If he asks you was I laughin’ If he asks you was I laughin’ If he asks you was I laughin’ Tell him I was cryin’ Tell him I was cryin’
They want to feed me cornbread and molasses They want to feed me cornbread and molasses They want to feed me cornbread and molasses But I got my pride Well, I got my pride
Il y’a ceux dont on sait les histoires Ceux qui transmettent ou ceux qui taisent
There’re ones we loved and those we’ll never know I wonder what they’ve been through Their dream came true
D’une voix je garde le souvenir Deep inside I feel the memory
Alors je tends les mains Et j’adresse ces mots À tous ceux qui m’ont faite, que je porte sous ma peau Que nos voix les réveillent et que nos coeurs les reflètent Puisqu’ils nous guident et nous guettent De là haut, de là haut
Il y’a ceux dont on sait les batailles Marcher dans leurs pas, leurs noms et leurs failles Porter bien plus que ce qu’on laisse paraître De la richesse, de nos dires ou de gestes
Let us know what you’ve seen Hold us when we need you We’ll cherish today Yeah we owe it to you
Dans mon coeur, je garde le souvenir Deep inside I feel the memory
Alors je tends les mains Et j’adresse ces mots À tous ceux qui m’ont faite, que je porte sous ma peau Que nos voix les réveillent et que nos coeurs les reflètent Puisqu’ils nous guident et nous guettent De là haut
Alors je tends les mains Oui j’accueille ce cadeau D’être là d’être le porteur de votre écho Que nos voix vous réveillent et que nos coeurs vous reflètent Vous qui nous guident et nous guettent De là haut, de là haut
Même quand je sais peu de vous Je vous sens là en moi I don’t know much about you But I know that it’s true Que nos voix les réveillent et que nos coeurs les reflètent Puisqu’ils nous guident et nous guettent De là haut, de là haut De là haut, de là haut De là haut, de là haut
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot soudain devenait idéal ; J’allais sous le ciel, Muse, et j’étais ton féal ; Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou. Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse. Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes, Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres, je tirais les élastiques De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !
Rimbaud, Arthur, « Ma bohème », Œuvres, Paris, Garnier, 1960.