Gribouillis
Avec les anges
Vers la fin des années 50
J’étais amoureux d’une chanson
Voulez vous que je vous la chante
Soyez sympa ne m’dites pas non
{Refrain:}
Y’a rien à s’dire
Y’a qu’à s’aimer
Y’a plus qu’à s’taire
Qu’à la fermer
Parce qu’on fond les phrases
Ca fait tort à l’extase
Quand j’vois tes chasses
Moi ça m’suffit pour imaginer l’paradis
J’me débin’ c’est étrange
Avec les anges
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la musique est de Marguerite MONOD
les paroles de Breffort
j’aimerai les avoir écrites
mais les chanter
c’est mieux encore
Y’a plus qu’à s’taire
Qu’à la fermer
Parce qu’on fond les phrases
Ca fait tort à l’extase
Les gens qui s’crois intelligents
Qu’est ce qu’ils peuvent dire de plus, les gens
Que se dire je t ‘aime ,comme nous même
Amour toujours,c’est p’têtr’ idiot
mais y’a pourtant pas d’autres mots
pour dire le nécessaire
Quand on veut être sincère
Quand j’vois tes chasses….
Moi ça m’suffit pour imaginer l’paradis
J’me débin’ c’est étrange
Avec les anges.
Jojo, tu n’es pas mort
Perdre un ami plein de chaleur, de vie, d’amitié, de tendresse. C’est difficile. Alors le dire avec cette magnifique chanson de Jacques Brel. Pourquoi pas ?
Pauvre Rutebeuf
Dans la collection « à plusieurs c’est mieux »… La destinée d’une poësie peut être assez extraordinaire…
Léo Ferré
Vaya Con Dios
Hugues Aufray
Joan Baez
Catherine Sauvage
Claude Dubois
Iles
Iles où l’on ne prendra jamais terre
Iles où l’on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par-dessus bord
car je voudrai bien aller jusqu’à vous
(Blaise Cendrars)
La ballade des pendus
Deux versions que j’aime, très différentes, du poëme de François Villon, interprétées par Léo Ferré et Serge Reggiani.
Liberté
Liberté
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J’écris ton nom
Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard
in Poésies et vérités 1942
Ed. de Minuit, 1942