Ne vous laissez pas abuser ! – Jean d’Ormesson

Ne cherchez pas à être sage à tout prix.
La folie aussi est une sagesse.
Et la sagesse, une folie.
Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons.
Faites ce que vous voulez.
Et ce que vous pouvez.
Pleurez quand il le faut.
Riez.
J’ai beaucoup ri.
J’ai ri du monde et des autres et de moi.
Rien n’est très important.
Tout est tragique.
Tout ce que nous aimons mourra.
Et je mourrai moi aussi.
La vie est belle.
~ Jean d’Ormesson

Gérard Manset – La mer rouge

Si tu t’retournes dans ta tombe
T’entends la monnaie qui tombe
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où tu pêchais les perles de nacre
On trouve des vieux clopes, des pneus Dunlop
Y en a qui font la Mer Rouge en stop
Au fond des volcans, plus de lave
Au fond des barques, plus d’esclaves
Où tu pêchais les perles roses
Du soir au matin, y a les jets qui s’posent
Au milieu des massifs de fleurs qu’on arrose
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Au fond de l’eau, y a plus rien qui bouge
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où sont les secrets de la Mer Rouge?
Où sont les secrets de la Mer Rouge?
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où tu pêchais les perles rares
Des ploucs installent leur planche à voile
Pour faire un p’tit clic sous les étoiles
Moi-même, un jour, j’ai voulu
Tout vérifier, j’ai tout vu
J’ai tout lu, parcouru, l’étendue
J’ai rien reconnu
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où tu pêchais les perles de nacre
Juste à la même place, y a un palace
On t’sert ton whisky sur de la glace
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Au fond de l’eau, y a plus rien qui bouge
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où sont les secrets de la Mer Rouge?
Où sont les secrets de la Mer Rouge?
On trouve des vieux clopes
Des pneus Dunlop
Si tu t’retournes dans ta tombe
T’entends la mort qui tombe
Source : LyricFind
Paroliers : Gérard Manset
Paroles de La Mer rouge © Warner Chappell Music France

L’affiche rouge

L’affiche rouge


Ah
Ah-ah-ah-ah
Vous n’avez réclamé la gloire, ni les larmes
Ni l’orgue, ni la prière aux agonisants
11 ans déjà, que cela passe vite 11 ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos « morts pour la France »
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
« Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre »
« Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand »
Adieu la peine et le plaisir, adieu les roses
Adieu la vie, adieu la lumière et le vent
Marie-toi, sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée, ô mon amour, mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient 20 et 3 quand les fusils fleurirent
20 et 3 qui donnaient leurs cœurs avant le temps
20 et 3 étrangers et nos frères pourtant
20 et 3 amoureux de vivre à en mourir
20 et 3 qui criaient la France en s’abattant
Ah-ah
Ah-ah
Ah-ah
Source : Musixmatch
Paroliers : Louis Aragon / Leo Ferre
Paroles de L’Affiche rouge © Les Nouvelles Edi.meridian

Léo Ferré : Le Pont Mirabeau (Apollinaire)

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passait
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Avec le temps

Quelques interprétations de l’énorme chanson de Léo Ferré, « Avec le temps ». Je laisse le suspense entier sur celle que je préfère. On peut tout de même voir apparaître de grande catégories : les interprétations qui expriment le désespoir, la colère ou le futur meilleur. Toujours autant d’émotion.

Léo Ferré

Philippe Léotard

Zazie-Thiefaine

Patricia Kaas

Isabelle Boulay

Sapho (en arabe)

Catherine Lara

Jane Birkin

Avec le temps – Léo Ferré

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s’en va
On oublie le visage et l’on oublie la voix
Le cœur, quand ça bat plus
C’est pas la peine d’aller chercher plus loin
Faut laisser faire et c’est très bien

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s’en va
L’autre qu’on adorait, qu’on cherchait sous la pluie
L’autre qu’on devinait au détour d’un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D’un serment maquillé qui s’en va faire sa nuit
Avec le temps tout s’évanouit

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s’en va
Même les plus chouettes souvenirs, ça, t’as une de ces gueules
À la galerie, j’farfouille dans les rayons d’la mort
Le samedi soir quand la tendresse s’en va toute seule

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s’en va
L’autre à qui l’on croyait pour un rhume, pour un rien
L’autre à qui l’on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l’on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi, l’on s’traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s’en va
On oublie les passions et l’on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s’en va
Et l’on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l’on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l’on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l’on se sent floué par les années perdues, alors vraiment
Avec le temps on n’aime plus

Source : LyricFind

Paroliers : Léo Ferré

Paroles de Avec le temps © Les Nouvelles Editions Meridian, Peermusic Publishing

Quand on perd un ami – Gérard Manset

Quand on perd un ami
C’est peut-être qu’il dort
Dans un autre univers
De gel et de bois mort
Dans un autre décor
Simplement affaibli
Quand on perd un ami
Son âme se décolle
Comme un papier jauni
Papyrus d’école
C’est que l’on a grandi
Quand on perd un ami
Comme dans un tamis
Après que le cambiste
Ait déserté la salle
Ait déserté la salle
Dans le jour indolore
Et dans l’air inodore
Repose sur le pourpre
Entouré des siens
Et pas même un chien
Pour lécher sa paume
Son bras recourbé
Quand un ami s’en va
Disparaît de son lit
Par de nouveaux sherpas
Pour de nouveaux pays
Quand on perd un ami
De la lumière subsiste
Comme dans un tamis
Après que le cambiste
Ait déserté la salle
Peut-être, ce n’est pas
Ce qu’on nous en a dit
Si, là-bas, il fait froid
Comme il le fait ici
Quand on perd un ami
Qui le découvrira ?
Fakir embaumé
Transpercé de pointes
Et lorsque le jour pointe
Pas même un drap
Pour cacher ses yeux
Quand un ami s’en va
Quand on perd un ami
De la lumière subsiste
Comme dans un tamis
Source : LyricFind
Paroliers : Gérard Manset
Paroles de Quand on perd un ami © Sony/ATV Music Publishing LLC