Il reste toujours quelque chose des amours
mortes ou perdues, un regard sur les prés,
sur une fleur qui penche vers le soir,
sur les montagnes qui émergent après
les brumes du matin, il reste toujours,
sous nos paupières, des rêves inachevés,
des souvenirs de neiges ou d’étoiles
filantes comptées dans les nuits d’août,
il reste aussi quelques fenêtres ouvertes
sur les averses d’été qui sentent si bon
qu’on se sent proche d’un nouvel amour,
d’un amour tranquille et brûlant à la fois,
qui tremblerait à la lisière du temps
comme un dernier sourire, avant de s’en aller.
Richard Rognet – Élégies pour le temps de vivre (Gallimard, 2012)