Il reste toujours quelque chose des amours mortes ou perdues, un regard sur les prés, sur une fleur qui penche vers le soir, sur les montagnes qui émergent après
les brumes du matin, il reste toujours, sous nos paupières, des rêves inachevés, des souvenirs de neiges ou d’étoiles filantes comptées dans les nuits d’août,
il reste aussi quelques fenêtres ouvertes sur les averses d’été qui sentent si bon qu’on se sent proche d’un nouvel amour,
d’un amour tranquille et brûlant à la fois, qui tremblerait à la lisière du temps comme un dernier sourire, avant de s’en aller.
Richard Rognet – Élégies pour le temps de vivre (Gallimard, 2012)
Fuir loin de la haine et de ses tanières portés par la passion et la quête. Fuir et aller de désespoirs en refuges avec pour seul viatique l’amour et le trouble. Fuir vers un temps sans points cardinaux comme un équilibriste sur la corde frêle de la sagesse ou comme des mendiants qui poursuivent un coeur bien mérité sur cette terre. Fuir guidés par des boussoles brisées. Fuir et croire en la fuite. Fuir pour se retrouver.
Líneas de fuga
Huir lejos del odio y sus madrigueras encendidos de pasión y búsquedas. Huir por desesperaciones y refugios con un equipaje de amor y desasosiego. Huir hacia una hora sin puntos cardinales, como equilibristas por el fino cordel de la cordura o como mendigos que persiguen un merecido corazón sobre la tierra. Huir guiados por brújulas rotas. Huir confiando en la fuga. Huir para encontrarnos.
ll n’aime qu’elle, et elle n’aime que lui Comme un manège entre ses bras Un air de valse, un secret entre elle et lui Un pas de danse qui n’en finit pas Qu’est ce que ça peut faire Si le monde tourne à l’envers ? Le temps qui passe ne revient pas Qu’est ce que ça peut faire Si le monde va de travers ? Cette nuit, je dors entre tes bras C’est une chanson d’amour Un air qu’on chante a demi-mot Jour après nuit, nuit après jour Un parfum qui reste sur la peau Il n’aime qu’elle et elle n’aime que lui Leurs yeux se perdent à l’infini Et si le jour sur eux décline Pas de crainte ils ont promis Que l’aube s’enchaîne toujours a la nuit Qu’est ce que ça peut faire Si le monde tourne à l’envers ? Le temps qui passe ne revient pas Qu’est ce que ça peut faire Si le monde va de travers ? Cette nuit, je dors entre tes bras C’est une chanson d’amour Un air qu’on chante a demi-mot Jour après nuit, nuit après jour Un parfum qui reste sur la peau C’est une chanson d’amour Un air qu’on chante a demi-mot Jour après nuit, nuit après jour Un parfum qui reste sur la peau
Je veux dédier ce poème A toutes les femmes qu’on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu’on connaît à peine Qu’un destin différent entraîne Et qu’on ne retrouve jamais A celle qu’on voit apparaître Une seconde à sa fenêtre Et qui, preste, s’évanouit Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu’on en demeure épanoui A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font paraître court le chemin Qu’on est seul, peut-être, à comprendre Et qu’on laisse pourtant descendre Sans avoir effleuré sa main A la fine et souple valseuse Qui vous sembla triste et nerveuse Par une nuit de carnaval Qui voulu rester inconnue Et qui n’est jamais revenue Tournoyer dans un autre bal A celles qui sont déjà prises Et qui, vivant des heures grises Près d’un être trop différent Vous ont, inutile folie, Laissé voir la mélancolie D’un avenir désespérant Chères images aperçues Espérances d’un jour déçues Vous serez dans l’oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu’on se souvienne Des épisodes du chemin Mais si l’on a manqué sa vie On songe avec un peu d’envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu’on n’osa pas prendre Aux cœurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu’on n’a jamais revus Alors, aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantômes du souvenir On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes Que l’on n’a pas su retenir
Paroliers : Antoine Pol / Georges Charles Brassens / Joel Favreau
Puisque l’ombre gagne
Puisqu’il n’est pas de montagne
Au-delà des vents plus haute que les marches de l’oubli
Puisqu’il faut apprendre
A défaut de le comprendre
A rêver nos désirs et vivre des « ainsi-soit-il »
Et puisque tu penses
Comme une intime évidence
Que parfois même tout donner n’ait pas forcément suffit
Puisque c’est ailleurs
Qu’ira mieux battre ton cœur
Et puisque nous t’aimons trop pour te retenir
Puisque tu pars
Que les vents te mènent où d’autres âmes plus belles
Sauront t’aimer mieux que nous puisque
L’on ne peut t’aimer plus
Que la vie t’apprenne
Mais que tu restes le même
Si tu te trahissais nous t’aurions tout à fait perdu
Garde cette chance
Que nous t’envions en silence
Cette force de penser que le plus beau reste à venir
Et loin de nos villes
Comme octobre l’est d’avril
Sache qu’ici reste de toi comme une empreinte Indélébile
Sans drame, sans larme
Pauvres et dérisoires armes
Parce qu’il est des douleurs qui ne pleurent qu’à l’intérieur
Puisque ta maison
Aujourd’hui c’est l’horizon
Dans ton exil essaie d’apprendre à revenir
Mais pas trop tard Dans ton histoire
Garde en mémoire
Notre au revoir
Puisque tu pars
Dans ton histoire
Garde en mémoire
Notre au revoir
Puisque tu pars
J’aurais pu fermer, oublier toutes ces portes
Tout quitter sur un simple geste mais tu ne l’as pas fait
J’aurais pu donner tant d’amour et tant de force
Mais tout ce que je pouvais ça n’était pas encore assez
Pas assez, pas assez, pas assez
Dans ton histoire (dans ton histoire)
Garde en mémoire (garde en mémoire)
Notre au revoir (notre au revoir)
Puisque tu pars (puisque tu pars)…