Quoi qu’il arrive demain, je n’suis pas prêt d’oublier ça,
Un mec heureux m’a serré la main, un jour où j’avais froid,
Ecrasé sous une paire de seins géants, j’attendais le métro,
Il s’est assis près de moi en rigolant, et en jouant avec un yoyo yo yo yo,
Il m’a d’mandé : « comment ça va ? », j’ai répondu un peu surpris :
« Moi je suis loin du Nirvana, mais la vie c’est la vie »
Il m’a raconté des tas d’histoires, debout dans le compartiment,
Quand j’ai vu tout l’monde se parler, comme une parenthèse qui s’ouvrait dans l’temps.
J’y ai d’mandé où il allait, il m’a répondu : « je n’sais plus,
Mais c’est pas grave, là où je vais, je ne serai jamais perdu »,
Il est descendu en dansant à Sèvres-Babylone,
Il dansait en chantant Babylone tu déconnes.
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t’écraseras plus personne,
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t’écraseras plus personne.
Si vous l’rencontrez par hasard, ne le rembarrez pas,
Les occasions sont tellement rares, de rencontrer des mecs somme ça,
Non, c’n’est pas un ringard, vous apitoyez pas,
La pitié salirait son art, c’est un comique en t’nue d’gala.
Moi j’l’ai revu depuis ce jour et j’aime bien aller le voir,
Les médecins disent qu’il est fêlé, c’est vrai qu’il s’fend la poire,
Chambre vingt-trois, pavillon des Lilas,
Si tous les hôpitaux du monde pouvaient chanter comme ça !
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t’écraseras plus personne,
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t’écraseras plus personne
Bill Deraime