As far as my eyes can see,
There are shadows approaching me,
And to those I left behind
I wanted you to know
You’ve always shared my deepest thoughts…
You follow where I go.
And, oh, when I’m old and wise,
Bitter words mean little to me,
Autumn winds will blow right through me…
And someday, in the mist of time,
When they asked me if I knew you,
I’d smile and say you were a friend of mine,
And the sadness would be lifted from my eyes…
Oh, when I’m old and wise.
As far as my eyes can see,
There are shadows surrounding me,
And to those I leave behind
I want you all to know
You’ve always shared my darkest hours…
I’ll miss you when I go…
And, oh, when I’m old and wise,
Heavy words that tossed and blew me
Like autumn winds that will blow right through me…
And someday, in the mist of time,
When they ask you if you knew me,
Remember that you were a friend of mine…
As the final curtain falls before my eyes,
Oh when I’m old and wise
As far as my eyes can see…
Saturne – Georges Brassens Il est morne, il est taciturne Il préside aux choses du temps Il porte un joli nom, Saturne Mais c’est un Dieu fort inquiétant Il porte un joli nom, Saturne Mais c’est un Dieu fort inquiétant En allant son chemin, morose Pour se désennuyer un peu Il joue à bousculer les roses Le temps tue le temps comme il peut Il joue à bousculer les roses Le temps tue le temps comme il peut Cette saison, c’est toi, ma belle Qui a fait les frais de son jeu Toi qui a payé la gabelle Un grain de sel dans tes cheveux Toi qui a payé la gabelle Un grain de sel dans tes cheveux C’est pas vilain, les fleurs d’automne Et tous les poètes l’ont dit Je te regarde et je te donne Mon billet qu’ils n’ont pas menti Je te regarde et je te donne Mon billet qu’ils n’ont pas menti Viens encore, viens ma favorite Descendons ensemble au jardin Viens effeuiller la marguerite De l’été de la Saint-Martin Viens effeuiller la marguerite De l’été de la Saint-Martin Je sais par cœur toutes tes grâces Et pour me les faire oublier Il faudra que Saturne en fasse Des tours d’horloge, de sablier Et la petite pisseuse d’en face Peut bien aller se rhabiller…
Ted Holworth était un notable Dont l’argent venait de la mer Tous les paroissiens respectables Admiraient sa piété de fer Sans doute il ne confondait guère Les affaires et les sentiments Mais sa parole était sincère C’est du moins ce que disaient les gens Il avait tout d’un homme honnête Mais il faut vous dire la vérité Il était noir sous l’étiquette Et ses bateaux étaient damnés. Ils transportaient aux antipodes Des hommes attachés par le pied Bagnards de sang et de maraude Et criminels de majesté. Ils avaient offensé la Reine Ou bien massacre pour voler Mais ils tiraient à la même chaîne Que des innocents humiliés {2x} Ceux-là s’en allaient vers l’enfer Pour un crime abominé Ils n’avaient pas voulu se taire Par amour de la vérité}. La coque était puante et noire Les gardiens comme des loups Tant de misère, de désespoir Avaient de quoi vous rendre fou. Depuis les temps ont bien changé La Ligne Holworth a fait peau neuve Elle est très bien considérée Sa réussite est un chef d’uvre {2x} Il n’y a plus de bagnards dans les cales Mais les marins crient comme avant Sous son pavillon triomphal Elle transporte des émigrants
Comme un avion sans aile,
j’ai chanté toute la nuit,
j’ai chanté pour celle,
qui m’a pas cru toute la nuit
Même si j’peux pas m’envoler,
j’irai jusqu’au bout,
oh oui, je veux jouer
même sans les atouts.
Tu fais semblant de regarder ailleurs,
tu dis même que j’te fais peur,
pourtant tu sais j’tiens plus d’bout,
aussi crevé qu’un danseur.
Oh, il fait lourd, grande, grande nuit blanche
grande grande nuit d’orage,
le tonnerre gronde
mais y a pas d’éclair
Ecoute la voix du vent
qui glisse, glisse sous la porte,
écoute on va changer de lit, changer d’amour
changer de vie, changer de jour
Et même, même si tu fais plus rien,
tu vois moi j’aboierai encore…
mais tu t’endors sous mon piano,
quand je joue faux
Oh libellule,
toi, t’as les ailes fragiles,
moi, moi j’ai les ailes fragiles,
moi, moi j’ai la carlingue froissée
mais j’ai chanté toute la nuit.
Gérard Manset
Comme un guerrier
Qui perd son bras,
Son œil au combat,
A chercher le choc,
Fendre le roc
Comme un guerrier qui tombe.
Un pied dans la tombe,
On se fait mal
Et sifflent les balles,
Le vent, la mitraille,
Le pont, les rails.
Dessous la riviêre
Rapide et fière
Rapide et fière.
Une barque t’attend
Et l’indienne est dedans
Avec ses cheveux noirs,
Ses dents d’ivoire.
On a rien à se dire.
Ensemble, on va fuir,
Ensemble, on va fuir.
Comme un guerrier,
Le crâne bandé,
Qu’a plus qu’une heure à vivre
Sur la toile du sac,
Quand la fiêvre monte
Au fond du hamac,
C’est comme un guerrier qui raconte sa vie.
Nous prendrons nos fusils,
Marcherons sur l’Asie
Afin de voir s’ils sont heureux,
Afin de voir s’ils sont heureux.
Comme un guerrier,
Condamné, condamné,
Le crâne rasé,
Sous la pluie, l’averse,
Y a le pont qui traverse.
Dessous la riviêre,
Rapide et fière.
La barque t’attend
Et l’indienne est dedans
Avec les fusils,
De la poudre et du plomb.
Et y a le garçon blond
Qu’on traîne avec soi
Malgré ses cheveux de soie.
Nous prendrons nos fusils.
Nous savons nous battre aussi
Afin de voir s’ils sont heureux,
Afin de voir s’ils sont heureux.
Comme un guerrier
Qui perd son bras,
Son œil au combat
Mais quand tu t’éveilles,
Que tu vois la bouteille,
La lampe brisée
Sous la moustiquaire,
Alors, t’as perdu la guerre
Et l’indienne est partie.
Elle a jamais vu la mer.
Tu lui avais promis.
Elle en a marre de la misère.
Elle voulait voir les lumières de la ville.
Elle voulait voir les lumières de la ville.
Comme un guerrier
Condamné, condamné,
Avec son œil de verre
Mangé par les vers,
Percé de flêches empoisonnées,
Condamné, condamné,
Avec les ailes brisées.
Tu resteras seul
Avec des mouches plein la gueule,
Les semelles collées
Tu sentiras dans ton dos
Glisser les anneaux
Du serpent froid
Ce s’ra la derniêre fois.
Sur la grande riviêre,
Le paradis sur la Terre.
T’as l’indienne qui court,
Qui hurle à l’amour,
Aux pierres aux ronces,
Et qu’a pas de réponse,
Et qu’a pas de réponse.
Alors, tu te sens si vieux,
La main devant les yeux.
Le mal te guette
Et ce soir peut-être,
Sous le million d’étoiles,
A pleurer sur le sac de toile,
A pleurer sur le sac de toile
Claude Nougaro
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
Tous les goûts sont dans la nature…
D’ailleurs ce coq avait bon goût
Car la pendule était fort belle
Et son tic tac si doux si doux
Que le temps ne pensait surtout
Qu’à passer son temps auprès d’elle
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
De l’aube jusqu’au crépuscule
Et même la nuit comme un hibou
L’amour le rendant coqtambule
Des cocoricos plein le cou
Le coq rêvait à sa pendule
Du Poitou
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
Ça faisait des conciliabules
Chez les cocottes en courroux
» Qu’est ce que c’est que ce coq, ce cocktail,
Ce drôle d’oiseau, ce vieux coucou
Qui nous méprise et qui ne nous
Donne jamais un petit coup dans l’aile ? »
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
Ah, mesdames, vous parlez d’un jules !
Le voilà qui chante à genoux:
» Ô ma pendule je t’adore
Ah ! laisse moi te faire la cour,
Tu es ma poule aux heures d’or
Mon amour »
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
Il est temps de venir à bout
De cette fable ridicule,
De cette crête à testicules
Qui chante l’aurore à minuit
» Il avance ou bien je recule »
Se disait notre horlogerie
Qui trottinait sur son cadran
Du bout de ses talons aiguilles
En écoutant son don Juan
Lui seriner sa séguedille
Pour imaginer son trépas
Point n’est besoin d’être devin
La pendule sonne l’heure du repas
Coq au vin
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
Les mots bleus Paroles: Christophe
Il est six heures au clocher de l’église
Dans le square les fleurs poétisent
Une fille va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l’attends
Elle me sourit
Il faudrait que je lui parle
A tout prix
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu’on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m’élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l’instant fragile
D’une rencontre
D’une rencontre
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je l’appellerai sans la nommer
Je suis peut-être démodé
Le vent d’hiver souffle en avril
J’aime le silence immobile
D’une rencontre
D’une rencontre
Il n’y a plus d’horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je la vois
Qui me sourit
Il faudra bien qu’elle comprenne
A tout prix
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu’on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l’on donne
Sont comme les baisers que l’on vole
Il reste une rancœur subtile
Qui gâcherait l’instant fragile
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Une histoire d’amour sans paroles
N’a plus besoin du protocole
Et tous les longs discours futiles
Terniraient quelque peu le style
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles
Je lui dirai les mots bleus
les mots qu’on dit avec les yeux
Je lui dirai tous les mots bleus
Tous ceux qui rendent les gens heureux
Tous les mots bleus