Quoi qu’il arrive demain, je n’suis pas prêt d’oublier ça,
Un mec heureux m’a serré la main, un jour où j’avais froid,
Ecrasé sous une paire de seins géants, j’attendais le métro,
Il s’est assis près de moi en rigolant, et en jouant avec un yoyo yo yo yo,
Il m’a d’mandé : « comment ça va ? », j’ai répondu un peu surpris :
« Moi je suis loin du Nirvana, mais la vie c’est la vie »
Il m’a raconté des tas d’histoires, debout dans le compartiment,
Quand j’ai vu tout l’monde se parler, comme une parenthèse qui s’ouvrait dans l’temps.
J’y ai d’mandé où il allait, il m’a répondu : « je n’sais plus,
Mais c’est pas grave, là où je vais, je ne serai jamais perdu »,
Il est descendu en dansant à Sèvres-Babylone,
Il dansait en chantant Babylone tu déconnes.
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t’écraseras plus personne,
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t’écraseras plus personne.
Si vous l’rencontrez par hasard, ne le rembarrez pas,
Les occasions sont tellement rares, de rencontrer des mecs somme ça,
Non, c’n’est pas un ringard, vous apitoyez pas,
La pitié salirait son art, c’est un comique en t’nue d’gala.
Moi j’l’ai revu depuis ce jour et j’aime bien aller le voir,
Les médecins disent qu’il est fêlé, c’est vrai qu’il s’fend la poire,
Chambre vingt-trois, pavillon des Lilas,
Si tous les hôpitaux du monde pouvaient chanter comme ça !
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t’écraseras plus personne,
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t’écraseras plus personne
Bill Deraime
La goualante du pauvre Jean, Philippe Clay
La goualante du pauvre Jean
Esgourdez rien qu´un instant
La goualante du pauvre Jean
Que les femmes n´aimaient pas
Mais n´oubliez pas
Dans la vie y a qu´une morale
Qu´on soit riche ou sans un sou
Sans amour on n´est rien du tout
Il vivait au jour le jour
Dans la soie et le velours
Il pionçait dans de beaux draps
Mais n´oubliez pas
Dans la vie on est peau d´balle
Quand notre cœur est au clou
Sans amour on n´est rien du tout
Il bectait chez les barons
Il guinchait dans les salons
Et lichait tous les tafias
Mais n´oubliez pas
Rien ne vaut une belle fille
Qui partage votre ragoût
Sans amour on n´est rien du tout
Pour gagner des picaillons
Il fut un méchant larron
On le saluait bien bas
Mais n´oubliez pas
Un jour on fait la pirouette
Et derrière les verrous
Sans amour on n´est rien du tout
Esgourdez bien jeunes gens
Profitez de vos vingt ans
On ne les a qu´une fois
Et n´oubliez pas
Plutôt qu´une cordelette
Mieux vaut une femme à son cou
Sans amour on n´est rien du tout
Et voilà mes braves gens
La goualante du pauvre Jean
Qui vous dit en vous quittant
Aimez-vous….
Cousson
La vie c’est comme une dent
Serge Reggiani – La vie c’est comme une dent
La vie c’est comme une dent
D’abord on n’y a pas pensé
On s’est contenté de mâcher
Et puis ça se gâte soudain
Ça vous fait mal
Et on y tient
Et on la soigne
Et les soucis
Et pour qu’on soit vraiment guéri
Il faut vous l’arracher la vie
La mer rouge
Artiste: Gérard Manset
Titre: La Mer Rouge
Parole de La Mer Rouge:
Si tu t’ retournes dans ta tombe,
T’entends la monnaie qui tombe.
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred,
Mon pauvre Henri, mon Fred,
Où tu pêchais les perles de nacre
On trouve des vieux clopes,
Des pneus Dunlop.
Y’en a qui font la Mer Rouge en stop.
Au fond des volcans, plus de lave.
Au fond des barques, plus d’esclaves.
Où tu pêchais les perles roses
Du soir au matin, y a les jets qui s’ posent
Au milieu des massifs qu’on arrose.
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred,
Mon pauvre Henri, mon Fred,
Au fond de l’eau, y a plus rien qui bouge.
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred,
Mon pauvre Henri, mon Fred,
Où sont les secrets de la Mer Rouge ?
Où sont les secrets de la Mer Rouge ?
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred,
Mon pauvre Henri, mon Fred,
Où tu pêchais les perles rares,
Des ploucs installent
Leur planche à voile
Pour faire un pique-nique sous les étoiles.
Moi-même, un jour, j’ai voulu
Tout vérifier, j’ai tout vu,
J’ai tout lu,
Parcouru
L’étendue.
J’ai rien reconnu.
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred,
Mon pauvre Henri, mon Fred,
Où tu pêchais les perles de nacre,
Juste à la même place
Y a un palace
On t’ sert ton whisky sur de la glace.
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred,
Mon pauvre Henri, mon Fred,
Au fond de l’eau, y a plus rien qui bouge.
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred,
Mon pauvre Henri, mon Fred,
Où sont les secrets de la Mer Rouge ?
Où sont les secrets de la Mer Rouge ?
Si tu t’ retournes dans ta tombe,
T’entends la monnaie qui tombe
Suzanne
Suzanne
Graeme Allwright
Suzanne t’emmène écouter les sirènes
Elle te prend par la main
Pour passer une nuit sans fin
Tu sais qu’elle est à moitié folle
C’est pourquoi tu veux rester
Sur un plateau d’argent
Elle te sert du thé au jasmin
Et quand tu voudrais lui dire
Tu n’as pas d’amour pour elle
Elle t’appelle dans ses ondes
Et laisse la mer répondre
Que depuis toujours tu l’aimes
[Répétition] :
Tu veux rester à ses côtés
Maintenant, tu n’as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une flamme brûle dans ton cœur
Il était un pêcheur venu sur la terre
Qui a veillé très longtemps
Du haut d’une tour solitaire
Quand il a compris que seuls
Les hommes perdus le voyaient
Il a dit qu’on voguerait
Jusqu’à ce que les vagues nous libèrent
Mais lui-même fut brisé
Bien avant que le ciel s’ouvre
Délaissé et presqu’un homme
Il a coulé sous votre sagesse
Comme une pierre
[Répétition]
Suzanne t’emmène écouter les sirènes
Elle te prend par la main
Pour passer une nuit sans fin
Comme du miel, le soleil coule
Sur Notre Dame des Pleurs
Elle te montre où chercher
Parmi les déchets et les fleurs
Dans les algues, il y a des rêves
Des enfants au petit matin
Qui se penchent vers l’amour
Ils se penchent comme ça toujours
Et Suzanne tient le miroir
Tu veux rester à ses côtés
Maintenant, tu n’as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une blessure étrange dans ton cœur
La solitude
La bombe humaine
Artist: Téléphone
Album: Crache Ton Venin
Année: 1979
Titre: La Bombe Humaine
Je veux vous parler de l’arme de demain
Enfantée du monde elle en sera la fin
Je veux vous parler de moi … de vous
Je vois à l’intérieur des images, des couleurs
Qui ne sont pas à moi qui parfois me font peur
Sensations … qui peuvent me rendre fou
Nos sens sont nos fils nous pauvres marionnettes
Nos sens sont le chemin qui mène droit à nos têtes
La bombe humaine tu la tiens dans ta main
Tu as l’détonateur juste à côté du coeur
La bombe humaine , c’est toi elle t’appartient
Si tu laisses quelqu’un prendre en main ton destin
C’est la fin , la fin
Mon père ne dors plus sans ses calmants
Maman ne travaille plus sans ses excitants
Quelqu’un leur vend de quoi tenir le coup
Je suis un électron bombardé de protons
Le rythme de la ville c’est ça mon vrai mon vrai patron
Je suis chargé … d’électricité
Si par malheur au cœur de l’accélérateur
J’rencontre une particule qui m’mette de sale humeur
(Oh faudrait pas que j’me laisse aller
Faudrait pas , non …)
La bombe humaine c’est l’arme de demain
La bombe humaine tu la tiens dans ta main
La bombe humaine , c’est toi elle t’appartient
Si tu laisses quelqu’un prendre ce qui te tient
C’est la fin
Bleu
「分け入つても
分け入つても
青い山」— Haïku dans la langue originale
« Profond
Plus profond encore
Dans les montagnes bleues »
— Haïku dans la traduction de Mme Corinne Atlan
La rose et le réséda
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/afe01000681/la-rose-et-le-reseda
à Gabriel Péri et d’Estienne d’Orves
comme à Guy Môquet et Gilbert Dru
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l’échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle
Cette clarté sur leur pas /
Que l’un fut de la chapelle /
Et l’autre s’y dérobât /
Celui qui croyait au ciel /
Celui qui n’y croyait pas /
Tous les deux étaient fidèles /
Des lèvres du cœur des bras /
Et tous les deux disaient qu’elle /
Vive et qui vivra verra /
Celui qui croyait au ciel /
Celui qui n’y croyait pas /
Quand les blés sont sous la grêle /
Fou qui fait le délicat /
Fou qui songe à ses querelles /
Au cœur du commun combat /
Celui qui croyait au ciel /
Celui qui n’y croyait pas /
Du haut de la citadelle /
La sentinelle tira /
Par deux fois et l’un chancelle /
L’autre tombe qui mourra /
Celui qui croyait au ciel /
Celui qui n’y croyait pas /
Ils sont en prison Lequel /
A le plus triste grabat /
Lequel plus que l’autre gèle /
Lequel préfère les rats /
Celui qui croyait au ciel /
Celui qui n’y croyait pas /
Un rebelle est un rebelle /
Deux sanglots font un seul glas /
Et quand vient l’aube cruelle /
Passent de vie à trépas /
Celui qui croyait au ciel /
Celui qui n’y croyait pas /
Répétant le nom de celle /
Qu’aucun des deux ne trompa /
Et leur sang rouge ruisselle /
Même couleur même éclat /
Celui qui croyait au ciel /
Celui qui n’y croyait pas /
Il coule il coule il se mêle /
À la terre qu’il aima /
Pour qu’à la saison nouvelle /
Mûrisse un raisin muscat /
Celui qui croyait au ciel /
Celui qui n’y croyait pas /
L’un court et l’autre a des ailes /
De Bretagne ou du Jura /
Et framboise ou mirabelle /
Le grillon rechantera /
Dites flûte ou violoncelle /
Le double amour qui brûla /
L’alouette et l’hirondelle /
La rose et le réséda /
Louis Aragon, Mars 1943