Pfff

Je viens de lire un dossier sur Digne les Bains dans Haute Provence Info. Ma foi…

Digne va mal. Constat partagé par 90% de la population je pense. Ou alors je ne connais pas ceux qui sont contents. C’est possible.

Marre du prétexte de l’enclavement. Etre à 20 minutes de l’autoroute est ce si terrible ?

Marre du prétexte de la réorganisation des services publics. Sans tout justifier, comment peut on s’opposer à une rationalisation et une adaptation des administrations et des services publics ?

Marre du prétexte de la crise économique… Quelle ville en France ou ailleurs n’en souffre pas ?

Pour que Digne sorte du trou qui devient gouffre, encore faudrait il le vouloir. Cette ville ne bouge pas. Elle glisse lentement vers la désertification. Pas d’actions significatives, pas de prise en compte du tissu économique, pas restauration de la solidarité, pas de solidarité économique. Positionner l’action sur la défense des administrations et des emplois publics directs et indirects n’est pas suffisante.

Pour que Digne sorte du trou, il faut une ambition et pas seulement un projet de désenclavement. Un projet de ville. Là peut être pourrons nous avoir le sourire dans la difficulté.

On entend « Je suis confiant » (Jean-Louis Bianco dans Haute Provence Info). Sur la base de quoi ? Je ne vois aucun élément qui me donne de la confiance. Au niveau de Digne c’est certain, et au niveau du département c’est pas mieux.

J’ai envie d’une ville douce. Je me fiche de la compétition ancestrale avec Manosque et Gap. J’ai envie d’une ville qui sache montrer qu’on peut vivre bien, dans un environnement préservé. J’ai envie d’une ville où les magasins ne ferment pas à 18h30. Où les rues pietonnes retrouvent leur gaité. Où ne vous accuse pas d’abuser quand vous demandez aux administrations départementales de travailler avec des acteurs locaux. J’ai envie d’une ville où l’économie existe et n’est pas considérée comme le grand satan.

Le projet Ville Douce

Digne peut avoir un projet axé sur l’humain.

Faire de Digne un lieu où la qualité de vie, l’absence de stress, la présence de la nature, l’esthétique globale de la vie sont des critères de décision d’implantation. Attirer ainsi des services tertiaires cadre sup ainsi que les populations de retraités ou de familles aisées. Associer le concept de ville Douce à l’efficacité du travail que cette « tranquillité » peut générer

  • Ville Douce pour les personnes âgées : tout peut se faire à pied et la ville est conçue pour l’humain
  • Ville Douce pour les familles mono parentales : l’organisation est pensée pour rendre la vie « possible » à des familles qui ont du mal à trouver une organisation du temps
  • Ville Douce pour les activités salariées
  • Ville Douce pour la mise en relation : créer un contexte de mise en relation des professionnel, dans le but de créer des projets collectifs
  • Ville Douce pour les enfants
  • Ville Douce pour les étudiants : permettre la vie des étudiants sans voiture
  • Ville Douce pour le tourisme : pas d’infra coûteuse, juste une douceur de vie, rando + thermalisme + …

Bon je suis un grand rêveur. Un grand naïf.

Mais est ce que ce projet de Ville Douce implique le désenclavement ? Je ne sais pas. Il est peut être possible de mettre les millions d’euros nécessaires au désenclavement de la ville sur des actions plus efficaces.

En tous cas, donnez nous un projet, et on verra quelles actions sont nécessaires pour le développement de ce projet. Mais où est le projet ?

Auprès de mon arbre

Balade dans ma colline. Digne est une ville douce. Aucun endroit de Digne n’est à plus de 200m de la montagne, de la nature. Par nature j’entends bien montagne sauvage ou colline, non domestiquée.

Peuplée d’arbre de différentes essences, elle est largement dominée par les chênes et les pins. Loin de l’image du grand chêne majestueux, la pluplart de ces arbres se battent pour vivre.

Tordu par la vie, ils se développent lentement, en gardant les stigmates de leur souffrance. Cela ne les arrête jamais. Si la vie est trop difficile, ils contournent les obstacles, économisent leurs efforts, essaient plus tard, différemment, plus haut, plus bas. Ils n’ont pas  de grand projet. Ils avancent jour après jour.

Aujourd’hui, les petits chênes profitent de la fin  de l’automne. Le soleil est fort dans le froid. Le ciel bleu et les couleurs intenses.

Les chênes gardent leurs feuilles mortes une grande partie de l’hiver, donnant à la montagne cet aspect chaud. Ils habillent les collines.

C’est la couleur de mon pays l’hiver.

Le cancre

La poésie du jour que ma fille doit apprendre, sur laquelle des générations ont planché et continuent à plancher.


Le cancre from etrangedesign on Vimeo.

Il n’y a pas que prévert qui parle du cancre. Bien sûr, le personnage de l’enfant fantasque et fantaisiste, sympathique, est séduisant.

Alain Souchon a eu dix ans aussi et s’est senti cancre

Le cancre voyage dans sa tête, il est poëte, il est pur et à l’état de nature

Mais mais mais… comment le cancre de Prévert est il devenu académique et classique, interprété par des enfants qui ne le sont pas ? Comment le cancre est il devenu l’égérie de l’éducation ?

Bon à la fois, certains cancres existent, pas la peine d’aller chercher bien loin.

Bref il y a du boulot. J’espère que je n’ai pas fait de fautes dans les quatre phrases de cet article.

50 années

Les 50 ans de mariage, Noces d’Or, de Maurice Paul et Lucie Doménech. Un moment d’émotion et de plaisir autour de la famille rassemblée à l’occasion.

Le rouge

Le rouge vrai le rouge bouche le rouge figue est celui qui me reste au coeur toute l’année. Il est aussi rouge que son vert est vert. C’est le rouge unique et intense. Celui qui traverse l’image et le fruit. Le rouge que nous rêvons et que nous vivons.

L’exception française

Débat animé de Eva Joly interviewée par des journalistes sur France Inter dimanche. J’aime bien ce personnage, dont j’ai lu le bouquin et qui a quand même démontré un courage assez extraordinaire. Cependant les réflexions du style « Il n’y a qu’en France que c’est comme cela », sous entendu on ne voit pas pourquoi ce serait différent en France, quelque soit le sujet, m’énervent un peu.

Dire « Le système des grandes écoles est élitiste ». Oui et alors. Dire « Il encourage la création de caste dans son organisation actuelle ». Oui, ça c’est criticable. Mais c’est l’organisation actuelle du système des grandes écoles qui pose problème. L’argument qui est qu’il n’y a qu’en France que le système fonctionne comme cela est vraiment non recevable. D’une part ce n’est pas vrai, et d’autres parts pourquoi est ce que cela ne pourrait pas être différent en France ?

Les arènes de Nîmes

L’AMPHITHÉÂTRE

Quatre heures vont sonner ;  à travers le ciel bleu
Le soleil fait couler un déluge de feu
Sur les gradins dorés d’une antique ordonnance.
Dans l’atmosphère flotte une rumeur immense :
Les essaims bourdonnants, pêle-mêle établis,
Recouvrent tous les blocs, se glissent dans les plis
Du vieil amphithéâtre incrusté de chair vive,
Énorme grappe humaine à l’âme sensitive.
Les éventails légers dansent au bout des doigts,
Mille ombrelles en fleurs palpitent à la fois.
En haut, les tard venus ont mis une couronne
Sur ce panorama vivant qui papillonne
Depuis le podium jusqu’au dernier gradin.
Les lazzis, pour tromper l’attente, vont leur train:
« Qui n’a pas, dit la voix qui sort du vomitoire,
» Son petit vent du Nord?» ou «Qui désire à boire ?»
Dès l’abord, dans ce cadre auguste, original,
Le spectacle  apparaît épique et non brutal,
Jeu d’un peuple poli, non d’un peuple barbare.
Que sera donc celui qui tantôt se prépare ?
Du monument romain aura-t-il la grandeur ?
Essayons d’écouter de près battre le cœur
De cette foule en liesse et voyons si son âme
Est digne qu’on l’admire ou digne qu’on la blâme.

Emile Reinaud – 1906