Ballade des Dames du temps jadis

Dites-moi où, n’en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quant bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=hqjtnqGNB_0]
Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la roine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=H6rFgcx84-c]
La roine Blanche comme un lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz,
Haramburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu’Anglais brûlèrent à Rouen ;
Où sont-ils, où, Vierge souvraine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?

Prince, n’enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Que ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d’antan ?

François Villon, 1431-?

Notation Cotation Ablation

Nous entendons des bruits de bottes autour de la cotation, mais il me semble que nous devons garder quelques éléments à l’esprit.

Le fait que l’économie est un système complexe où communication, tendance et réalité s’influencent en circuit fermé n’est une nouvelle pour personne. Les mouvements boursiers et les manipulations d’achat/revente de société n’en sont qu’une illustration quotidienne. L’état s’en émeut car cela le concerne, mais ce fonctionnement est effectif depuis très longtemps.

Le fait que les acteurs économiques soient notés est une réalité depuis longtemps. D’ailleurs, c’est la Banque de France, organisme d’état, qui note les entreprises réalisant plus d’un million d’euros de chiffre d’affaire, principalement à la lecture du bilan et du compte de résultat. D’aucuns réclament que l’état se note lui-même au travers d’une agence de notation Européenne. La Banque de France agit déjà comme une agence de notation, avec les mêmes critères, les mêmes méthodes et les mêmes conséquences pour les entreprises que s’il s’agissait d’une agence de notation privée.

Les notes (ou cotation) attribuées peuvent bloquer l’accès des entreprises au crédit de la même manière que les états sont empêchés par les notes des agences de notation.

Et si l’état se questionnait sur son utilisation de l’argent public. Davantage d’accent sur les structures fondamentales et les services de base au citoyen : éducation, routes, transports,moyens de communication, etc. Si les dizaines de financements diffus et éparpillés dont j’ai la vision, et les milliers dont je n’ai pas la vision étaient mieux utilisés, je suis convaincu que l’Etat Français serait en mesure de montrer une vraie logique d’investissement et de progrès. Les agences de notation ne regardent pas seulement l’état des finances publiques, mais la logique d’investissement et de structuration de l’état concerné, la manière dont l’argent est utilisé pour garantir l’avenir du pays.

Dans les PME, les banques demandent la plupart du temps aux dirigeants d’être caution personnelle de l’entreprise sur leurs biens si la note se dégrade. Est ce que notre président ou chacun des ministres seraient caution personnelle pour l’état français ou pour le ministère qu’il dirige ? Même si cela représente peu au regard du budget, est ce qu’un homme politique qui est en capacité de mobiliser des millions d’euros pour sa campagne électorale pourrait être caution au même niveau ?

Bref, pour résumer mon point de vue, il se décline en trois parties :

  • l’attitude de la classe politique ce résume à l’attitude des élèves de collège : j’ai une mauvaise note mais on n’avait pas vu la leçon, ou bien, c’est la faute de mon voisin, etc. Nous connaissons tous l’inventivité dont on peut être capacle dans ce genre de cas.
  • une mauvaise note n’a jamais empêché de se redresser, elle est le constat d’un comportement irresponsable,
  • au delà de la note, ce comportement est visible dans le désengagement de l’état (au sens largement, c’est à dire incluant les collectivité) sur tous les domaines fondamentaux : justice, éducation, transport, etc.

 

QR Code : ronchon

Qu’est ce qu’un QR-Code

Le QR Code, c’est le code barre incompréhensible qu’on lit avec un smartphone. Pour en savoir plus, allez sur Wikipedia à la page complète sur le sujet dont voici un extrait.

Le QR code (QR pour Quick Response) est un type de code-barres en deux dimensions (ou code matriciel datamatrix) constitué de modules noirs disposés dans un carré à fond blanc. QR veut dire en anglais Quick Response, car le contenu du code peut être décodé rapidement. Destiné à être lu par un lecteur de code-barres, un téléphone mobile, un smartphone, ou encore une webcam, il a l’avantage de pouvoir stocker plus d’informations qu’un code à barres

, et surtout des données directement reconnues par des applications, permettant ainsi de déclencher facilement des actions comme :
    • naviguer vers un site internet, ou mettre l’adresse d’un site en marque-page ;
  • faire un paiement direct via son cellulaire (Europe et Asie principalement) ;
  • ajouter une carte de visite virtuelle (vCard, MeCard) dans les contacts, ou un événement (iCalendar) dans l’agenda électronique ;
  • déclencher un appel vers un numéro de téléphone ou envoyer un SMS ;
  • encoder un texte libre ;
  • etc.

Ca m’énerve ce truc là, pour deux raisons, outre le fait que cela fait partie des objets techniques à la mode

Je suis un humain

En l’honneur de quoi me donne-t’on à lire, moi, humain, un machin qui est destiné à des machines. Ce truc là est imprimé sur des supports visuels qui me sont destinés et il y prend souvent une grande part. Cela me paraît un vrai contre sens. Je ne sais pas le lire, il n’est pas esthétique, etc.

Je ne sais pas ce qui est codé

Pourquoi est ce que je demanderais à mon téléphone de lire ce machine alors que, la plupart du temps, des informations que je ne maitrise pas sont codées dans le pavé. En clair, lorsque mon téléphone lit ce QR Code, il récupère des informations qui y sont encodées : l’url d’un site, mais éventuellement aussi le journal que je lis, le panneau d’affichage que je lis, et peut être d’autres informations que je ne soupçonne même pas… et qui peuvent me concerner. Ces informations se cumulent à celles que mon smartphone transmet…

Souriez vous êtes tracés

Liberté

Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J’écris ton nom

Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.
Paul Eluard
in Poésies et vérités 1942
Ed. de Minuit, 1942

Pfff

Je viens de lire un dossier sur Digne les Bains dans Haute Provence Info. Ma foi…

Digne va mal. Constat partagé par 90% de la population je pense. Ou alors je ne connais pas ceux qui sont contents. C’est possible.

Marre du prétexte de l’enclavement. Etre à 20 minutes de l’autoroute est ce si terrible ?

Marre du prétexte de la réorganisation des services publics. Sans tout justifier, comment peut on s’opposer à une rationalisation et une adaptation des administrations et des services publics ?

Marre du prétexte de la crise économique… Quelle ville en France ou ailleurs n’en souffre pas ?

Pour que Digne sorte du trou qui devient gouffre, encore faudrait il le vouloir. Cette ville ne bouge pas. Elle glisse lentement vers la désertification. Pas d’actions significatives, pas de prise en compte du tissu économique, pas restauration de la solidarité, pas de solidarité économique. Positionner l’action sur la défense des administrations et des emplois publics directs et indirects n’est pas suffisante.

Pour que Digne sorte du trou, il faut une ambition et pas seulement un projet de désenclavement. Un projet de ville. Là peut être pourrons nous avoir le sourire dans la difficulté.

On entend « Je suis confiant » (Jean-Louis Bianco dans Haute Provence Info). Sur la base de quoi ? Je ne vois aucun élément qui me donne de la confiance. Au niveau de Digne c’est certain, et au niveau du département c’est pas mieux.

J’ai envie d’une ville douce. Je me fiche de la compétition ancestrale avec Manosque et Gap. J’ai envie d’une ville qui sache montrer qu’on peut vivre bien, dans un environnement préservé. J’ai envie d’une ville où les magasins ne ferment pas à 18h30. Où les rues pietonnes retrouvent leur gaité. Où ne vous accuse pas d’abuser quand vous demandez aux administrations départementales de travailler avec des acteurs locaux. J’ai envie d’une ville où l’économie existe et n’est pas considérée comme le grand satan.

Le projet Ville Douce

Digne peut avoir un projet axé sur l’humain.

Faire de Digne un lieu où la qualité de vie, l’absence de stress, la présence de la nature, l’esthétique globale de la vie sont des critères de décision d’implantation. Attirer ainsi des services tertiaires cadre sup ainsi que les populations de retraités ou de familles aisées. Associer le concept de ville Douce à l’efficacité du travail que cette « tranquillité » peut générer

  • Ville Douce pour les personnes âgées : tout peut se faire à pied et la ville est conçue pour l’humain
  • Ville Douce pour les familles mono parentales : l’organisation est pensée pour rendre la vie « possible » à des familles qui ont du mal à trouver une organisation du temps
  • Ville Douce pour les activités salariées
  • Ville Douce pour la mise en relation : créer un contexte de mise en relation des professionnel, dans le but de créer des projets collectifs
  • Ville Douce pour les enfants
  • Ville Douce pour les étudiants : permettre la vie des étudiants sans voiture
  • Ville Douce pour le tourisme : pas d’infra coûteuse, juste une douceur de vie, rando + thermalisme + …

Bon je suis un grand rêveur. Un grand naïf.

Mais est ce que ce projet de Ville Douce implique le désenclavement ? Je ne sais pas. Il est peut être possible de mettre les millions d’euros nécessaires au désenclavement de la ville sur des actions plus efficaces.

En tous cas, donnez nous un projet, et on verra quelles actions sont nécessaires pour le développement de ce projet. Mais où est le projet ?

Auprès de mon arbre

Balade dans ma colline. Digne est une ville douce. Aucun endroit de Digne n’est à plus de 200m de la montagne, de la nature. Par nature j’entends bien montagne sauvage ou colline, non domestiquée.

Peuplée d’arbre de différentes essences, elle est largement dominée par les chênes et les pins. Loin de l’image du grand chêne majestueux, la pluplart de ces arbres se battent pour vivre.

Tordu par la vie, ils se développent lentement, en gardant les stigmates de leur souffrance. Cela ne les arrête jamais. Si la vie est trop difficile, ils contournent les obstacles, économisent leurs efforts, essaient plus tard, différemment, plus haut, plus bas. Ils n’ont pas  de grand projet. Ils avancent jour après jour.

Aujourd’hui, les petits chênes profitent de la fin  de l’automne. Le soleil est fort dans le froid. Le ciel bleu et les couleurs intenses.

Les chênes gardent leurs feuilles mortes une grande partie de l’hiver, donnant à la montagne cet aspect chaud. Ils habillent les collines.

C’est la couleur de mon pays l’hiver.

Le cancre

La poésie du jour que ma fille doit apprendre, sur laquelle des générations ont planché et continuent à plancher.


Le cancre from etrangedesign on Vimeo.

Il n’y a pas que prévert qui parle du cancre. Bien sûr, le personnage de l’enfant fantasque et fantaisiste, sympathique, est séduisant.

Alain Souchon a eu dix ans aussi et s’est senti cancre

Le cancre voyage dans sa tête, il est poëte, il est pur et à l’état de nature

Mais mais mais… comment le cancre de Prévert est il devenu académique et classique, interprété par des enfants qui ne le sont pas ? Comment le cancre est il devenu l’égérie de l’éducation ?

Bon à la fois, certains cancres existent, pas la peine d’aller chercher bien loin.

Bref il y a du boulot. J’espère que je n’ai pas fait de fautes dans les quatre phrases de cet article.

50 années

Les 50 ans de mariage, Noces d’Or, de Maurice Paul et Lucie Doménech. Un moment d’émotion et de plaisir autour de la famille rassemblée à l’occasion.