Suite à l’article sur le site de Gérard Demeester concernant l’enclavement de Digne les Bains, quelques réflexions libres et sans prétentions.
Le temps de parcours de Digne à Aubignosc ou à Peyruis, les deux entrées d’autoroute les plus proches, est de 30 minutes. Le temps de parcours de Gap à l’entrée de l’autoroute est de 20 minutes ; le temps de parcours de Manosque à l’entrée de l’autoroute est de 13 minutes, sans embouteillages ce qui n’arrive jamais. Conclusion : la perte de temps est actuellement de l’ordre de 10 minutes par rapport à Gap, temps qui pourrait très largement être regagné par quelques aménagements locaux (contournement de Mallemoisson par exemple).
Le graphe ci-dessous est un essai rapide et sans prétention de représentation des zones urbaines accessibles depuis Digne, Manosque et Gap. Les zones de Nice, Marseille, Toulon, Avignon, Grenoble, Lyon ont été prises en compte. Il en ressort que si Manosque est bien positionné, une ville comme Gap est moins favorisée que Digne. En abcisse on trouve la durée (1 = 1h, 1,5 = 1h30 de route) et en ordonnée la taille de la population accessible, en milliers d’habitants.
En clair : pour deux heures de route, les villes de Digne, Gap et Manosque ont accès à des zones urbaines quasi équivalentes, avec un avantage certain pour Manosque.
Le mise en oeuvre du rail, si elle est louable sur le principe, me paraît complètement inadaptée aux enjeux locaux. Elle apporte un plus certain aux travailleurs qui quotidiennement viennent travailler à Digne, mais certainement pas le début de commencement d’une solution pour le développement de Digne.
La mise en place d’une politique économique pour le territoire est aujourd’hui la priorité, sauf à accepter sa déchéance à moyen terme. Je n’en vois ni la volonté, ni même la conscience. Les discours fleurissent, les mots sur les tracts de campagne, mais quelle est la réalité ? Exprimer la volonté de développer le territoire ne suffit pas à rendre ce développement réel.
En tant qu’acteur économique sur ce territoire, nous n’avons été ni approchés, ni consultés. Sans exagérer l’importance d’une entreprise comme XSALTO, 12 salariés sur le secteur des services aux entreprises, cela me paraît non négligeable. Il serait très intéressant de voir de quelle manière il serait possible de créer un pôle de compétences orienté sur les logiciels libres par exemple. Des projets sont possibles. Se baser sur les femmes et les hommes qui agissent sur ce territoire serait un point de départ.